Methode et philosophie

 L’Ecole d’Equitation de Chazeron propose l’apprentissage, la pratique et l’étude de l’équitation pour tout niveau et tous les âges en organisant l’enseignement autour de trois axes : Pédagogie, Philosophie, Méthode.


PEDAGOGIE

Apprendre à monter à cheval s’articule autour d’une triple relation de confiance entre l’élève, le poney ou le cheval, et l’enseignant.

 

La relation entre l’enseignant et les élèves est basée sur l’attention, l'écoute et la rigueur.
Les cavaliers sont initiés dès les premières leçons à aborder les chevaux pour comprendre leur attitude et leur comportement. Ils apprennent à réaliser le pansage et à seller.
Les cours contiennent un fond technique permettant au cavalier d'expérimenter et découvrir les sensations lui permettant de se conditionner sur le plan moteur, à être fixe et liant en permanence à cheval. Il y trouvera à la fois sa propre sécurité et du plaisir.

 

Parallèlement, l'élève apprend la technique permettant d’évoluer à cheval et d’avoir le contrôle serein et harmonieux de sa monture.

 

L’approche pédagogique est différente selon les tranches d’âge et la maturité des élèves.
Pour les enfants, est privilégiée une approche à la fois ludique et disciplinée pour garantir plaisir et sécurité.
Pour les adolescents, la pratique est plus centrée sur la technique et des cours dynamiques.
Pour les adultes, l’enseignement de l’équitation privilégie la recherche de sensations, l’étude de l’approche technique dans un esprit de curiosité et de simplicité, dans une ambiance conviviale.

 

La promenade et la randonnée font partie intégrante de l’enseignement. La pratique en extérieur est la première activité recherchée par le cavalier débutant. Elle permet de donner du sens et d'expérimenter l’enseignement reçu en cours. Elle décontracte le cavalier, lui procurant plus d’aisance à cheval dans un milieu ouvert et naturel. Les cavaliers sont emmenés régulièrement en promenade dès les premières leçons.

 

PHILOSOPHIE


Le cheval est un animal qui attire autant qu’il fascine. Il inspire noblesse puissance et respect. Monter à cheval signifie devoir apprendre à communiquer avec lui et  contrôler ses réactions.
La relation cheval-homme passe par un rapport dominant-dominé, c’est le rapport entretenu par les chevaux entre eux. La recherche du contrôle du cheval passe par l’apprentissage de la connaissance et de la maitrise de soi.
La philosophie de l'enseignement de l’équitation est basée sur la recherche de la satisfaction procurée par les sensations ressenties, la maîtrise progressive, et le plaisir d’apprendre. L’enseignement doit faire prendre conscience à l’élève la nécessité d’avoir de la rigueur, de l’humilité et de devenir responsable.
La conduite du cheval passe par des gestes  et des pressions exercées sur lui.
Cela nécessite conjointement de la part du cavalier, la concentration et le détachement quand il travaille à pied ou à cheval.
Être centré sur soi, apprend la connaissance de soi et du cheval.
Cette double connaissance permet à l'élève de développer une certaine maitrise sur le plan émotionnel et physique.
L’équitation est une activité à valeur thérapeutique contribuant à apporter un bien être général et psychique.


Nuño Oliveira, écuyer portugais, dernier grand maitre classique mort en 1988, défini que

« L’équitation est une école d’abnégation et d’humilité. Sa pratique, si elle est bien menée, rend l’être humain meilleur. »

 

METHODE

 

La méthode d’apprentissage de l’équitation est liée à celle utilisée pour dresser le cheval.
Il existe deux voies pour dresser les chevaux en équitation classique:
- la méthode couramment utilisée est celle dite de l’équitation sur l’appui,
- la deuxième, plus confidentielle est le bauchérisme 2ème manière.

 

Pour aider à comprendre en quoi consistent ces deux méthodes en voici un très bref résumé :
L’équitation sur l’appui est fondée sur le mouvement en avant, le cheval est envoyé par les jambes sur le contact du mors reçu dans la main du cavalier par l’intermédiaire des rênes.
Le cavalier fixe ce contact à une hauteur variable, toujours dans le mouvement, pour améliorer l’équilibre et la locomotion du cheval dans le but d’atteindre le rassembler et la légèreté.
Le cheval est dressé à obéir en cédant aux actions des aides du cavalier. Toute action de dressage conduit à un moment ou un autre à être confronté à un conflit ponctuel entre le cheval et le dresseur. Ici le conflit repose sur le fait que le cheval doit accepter de céder à l’action des aides du cavalier. C’est un passage obligé avec d’éventuelles confrontations plus ou moins violentes selon les chevaux et… les dresseurs !

 

La méthode Baucher 2ème manière tient son nom du célèbre écuyer François Baucher qui a révolutionné l’équitation par ses découvertes au 19ème siècle.
Dans l’équitation bauchériste le cheval doit être autonome dans son équilibre et dans ses mouvements. Le rassembler est une attitude dans laquelle le cheval doit être placé en permanence y compris à l’arrêt. Cette attitude garantie l’équilibre qui est un préalable. La légèreté est obtenue par la flexion de mâchoire, clé de voute de l’équitation bauchériste, c’est le gage de la décontraction permanente et globale du cheval.
L’Equitation bauchériste est fondée sur l’utilisation des flexions : actions et pressions réalisées sur le cheval à pied et monté. Elles sont destinées à décontracter son système musculaire profond, pour lui permettre d’être placé dans les différentes postures requises pour le travail du cheval.
Cette méthode est une équitation que l’on pourrait qualifier d’ostéopathique. Les flexions sont pratiquées dans le respect de la loi tridimensionnelle, qui est la loi fondamentale de l’ostéopathie.
Le cheval est "manipulé" pour qu’il fasse sauter de lui-même les blocages qui gênent ses mouvements.
Le dresseur ne cherche pas à faire céder le cheval, sous l’action de ses aides, il utilise ses aides pour amener le cheval à céder à ses propres blocages.
Dans cette méthode, le conflit survient donc, lorsque le cheval se sent amené vers une attitude ou un mouvement qui lui pose un problème mécanique lié à une douleur ou une contraction.
L'art du dresseur consiste alors à trouver le geste et l’action, dans l’angle qui lui permettra de faire traverser ce blocage. Les réactions du cheval peuvent être spectaculaires mais la décontraction et la sérénité obtenues, le sont tout autant.
Remarque au sujet de l’éthologie : le courant très en vogue de l’équitation dite « éthologique » ou « naturelle » permet de résoudre des problèmes de comportement chez le cheval, et à certain cavalier de sortir d'un conflit ponctuel, qu'ils rencontrent avec leur monture.
Cette méthode agit sur l'animal par des attitudes et des gestes réalisés à distance, sans le placer dans la contrainte des aides.
Elle ne permet pas de résoudre les conflits liés à l’action des aides résultants de blocages ou de douleur.
L’équitation bauchériste agit par contre sur le cheval en profondeur en l’amenant à se décontracter dans les pressions maximales exercées par les aides, résolvant par conséquent le conflit lié à l’emploi des aides.

 

L’enseignement de l'École d'Équitation de Chazeron est transmis selon la méthodologie bauchériste 2ème Manière, consistant à conditionner l’élève sur trois plans moteurs :
- être autonome dans son équilibre à cheval en fondant ses mouvements dans ceux du cheval,
- évoluer avec le cheval en utilisant par automatisme conscient les gestes et pressions techniques, en les adaptant immédiatement à la réponse du cheval, perçue par le cavalier à travers ses sensations.
- avoir les gestes et les attitudes réflexes permettant d’avoir le contrôle du cheval en toute sécurité tant à pied qu'à cheval.
L’enseignement est au départ très didactique. L'élève est amené par la suite, et d'une manière progressive à être plus autonome pour expérimenter et assimiler ce qu’il a appris et ressenti.

 

La pédagogie est adaptée en fonction de l’âge et la maturité des pratiquants. Elle vise à leur donner de l’autonomie.
Dans l’ordre chronologique, l’élève:
- acquiert un profond sentiment de confiance,
- devient en conséquence plus efficace,
- garantit lui-même sa propre sécurité en tant que cavalier responsable.

 

Le cheval inspire respect et passion, le plaisir est inhérent à tous les niveaux, l’équitation est facteur d’équilibre psychique et émotionnelle, son enseignement amène l’élève à devenir meilleur pour lui-même et son entourage.


« Le cavalier doit non seulement  dominer son corps, mais de plus, en tout temps, maitriser son tempérament »

Aloïs Podhajsky, écuyer et ancien directeur de l’Ecole Espagnole de Vienne